Brodeurs de lumière 1 - Le Costume du Torero

"Elle voudrait broder les fleurs de ses rêves.
Quels tournesols, quels magnolias !
Avec paillettes et cordelières !
Quels safrans, quelles lunes !».

Elle, c’est la Monja gitana, (la nonne gitane)
chantée par Garcia Lorca.

Loin de moi l'idée de faire l'apologie de la corrida ou de la tauromachie. Ce petit écrit est sans prétention, il se veut un hommage aux brodeuses et brodeurs de lumière qui habillent les matadors. Ces hommes et ces femmes qui entrent dans l'arêne répétant ainsi le rite d'un culte méditerranéen millénaire, le culte de Mithra, le taureau noir de la sexualité et de la fécondation. L'église, ne supportant le paganisme de ce culte, tranforma le taureau noir en l'incarnation même du démon. Et seul à chaque corrida, au centre du cercle magique, le matador vibrant de lumière, de paillettes et d'or, répète inlassablement ses pas de danse dans un ballet macabre, où costumé de mille feux, il pare ainsi sa terrible chorégraphie. La mise à mort du taureau, devient la mise à mort de la mortalité humaine, interpellant en un instant dans nos mémoires collectives, le lourd et violent combat primitif d'amour et de haine, de l'être pour sa survie, amalgamant l'image christianisée du démon au rite de procréation magique et mythologique de Mithra.

Pendant longtemps ce furent les religieuses qui brodèrent les costumes (lire le poème "la nonne gitane" de Garcia Lorca), costumes proches des ornements sarcedotaux, limite du sacré et du païen. Puis vint le temps des entreprises, le tailleur le plus célébre est Don Femin, qu'on appelait le sculpteur de lumière a habillé les plus grand toreros, La sastrería de toreros « Fermín » fut fondée en 1963 par Fermín López Fuentes. Ses idées nouvelles changèrent la ligne de vêtement de torero, avec des vestes très courtes, des pantalons très ajustés qui magnifient le torero. A côté des dessins de broderie classiques, il incorpore de nouveaux motifs, inspirés de la culture Maya ou de la Grèce Antique, comme les palmes et les pignes de pin. La sastrería est aujourd’hui dirigée par Antonio López Fuentes, frère de Fermín. Il habille les principales vedettes de la tauromachie et la plupart des nouveaux dessins sont de sa création.





Photos Sastroria Fermin
Calle aduana, n° 27
28013 MADRID – ESPANA
http://www.fermin.com/

Sources :
L'habit de lumière par Robert Mathis
"Ors et lumières » Rencontre-atelier autour de la broderie
Sastreria Fermin





Atelier Or et lumière - kewego
Au Musée du Vieux Nîmes, l'art de la broderie s'est installé...

Brodeurs et brodeuses se sont consacrès à un travail minutieux, comme la conception d'un véritable habit de lumière.

Les activités se sont déroulées en présence d'Antonio Lopez Fuentes, tailleur de la maison Fermin.

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