Lena Constante

"Je me réveille, enfermée entre des murs de ciment. Paralysée par le froid. Ayant mal partout. Avec l’idée obsédante de la mort. Mourir. Je voudrais mourir. M’enfuir? Quelle ironie. La réalité me tient. Des tenailles. Qui me brisent les os. M’écrasent le cerveau. Pas d’issue possible. Hormis ma volonté. Ma volonté qui se désintègre aussi. Car le plus dur, c’est de garder en éveil sa volonté d’avoir de la volonté. Résister au désir d’abandonner. De laisser tomber. De laisser tomber, même soi-même. Le désir de ne rien désirer de plus. De se laisser aller. À la dérive. De tout perdre. De se perdre. De sombrer dans le vide mental. La lutte la plus difficile. Contre l’ennemi le plus traître. Et le plus subtil. Soi-même "

(Lena Constante, 1994, 17).



Lena Constante est né à Bucarest en 1909. Les pérégrinations de sa famille pendant la Première Guerre mondiale la font voyager à Jassy, Odessa, Londres et Paris Elle retourne en Roumanie après la guerre et entreprend des études de peinture à Bucarest. Au cours de ses dernières, elle devient membre d'une équipe dirigée par le professeur Dimitrie Gusti. Elle est très intéressée par l'art folklorique roumain et par l'histoire des régions de la Roumanie. Elle rencontre le musicologue Harry Brauner, qui deviendra son mari. En 1954, elle fonde le "Tăndăncăn" Théâtre en collaboration avec Elena Pătrăşcanu épouse de Lucreţiu Pătrăşcanu, elle prend part à la défense de ce dernier lors d'un procès politique et est condamnée à 12 ans de prison tout comme Harry Brauner. Elle est liberée en 1962.


In 1968, le procès Pătrăşcanu est réouvert, elle et son mari seront jugés non coupables. En revanche, il subsiste une interdiction pour elle de vendre et d'exposer ses tableaux. C'est pour cette raison qu'elle se retourne vers la tapisserie et la broderie, compose des quilts avec des morceaux de récupération de textiles roumains anciens et traditionnels. L'Etat roumain ouvre un nouveau procès contre elle, pour destruction du patrimoine roumain, mais lui laisse faire sa première exposition personnelle à sa sortie de prison en 1974.

Elle écrit et illustre des livres pour enfants. Deux d'entre eux sont accompagnés de dossiers musicaux signé Harry Brauner. Lena Constante publiera deux livres sur ces années d'incarcération et de tortures. Le premier publié en français, en 1990 - L'Evasion silencieuse. trois mille jours, seule, dans les prisons roumaines, le second, l'impossible évasion, Impossible Escape, est publié en 1993 par la fondation culturelle roumaine et sera traduit en anglais en 1995.


Traduction libre du texte de Dragos Tudor



Le groupe Peticelul International est heureux de vous présenter sur l'initiative de sa fondatrice Smaranda Bourgery, un Quilt Hommage à Lena Constante, auquel j'ai eu l'immense honneur de participer et qui sera exposé lors de l'exposition "Aigu'illes en Luberon",

Edito de 20h50, vous pourrez lire un magnifique article sur Lena Constante par Smaranda sur son blog le petit patch de Smaranda, qui a eu l'honneur et la chance de rencontrer Lena en 2000, vous y verrez les oeuvres de Lena, des photos inédites, et sourtout le sourire de Lena, le sourire de l'Espoir.





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