C'est Pâques pour tout le monde cette année ... enfin je crois




On distingue la Pâque juive des Pâques chrétiennes : la Pâque juive s'emploie au singulier, les Pâques chrétiennes au pluriel. Au moyen-âge, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes. Elles se fêtent à la même époque, au début du printemps mais pas le même jour. Et elles n'ont pas la même signification. Cependant la Pâque juive a largement influencé la célébration chrétienne.

La Pâque juive a lieu le 15 nissan, le mois des épis et premier mois de l'année. Ce mois est à cheval entre mars et avril. Le calendrier juif est lunaire, le mois commence avec la nouvelle lune. En 2005, les Juifs célèbrent Pâque le 24 avril.

Pâques orientales et occidentales

Chez les chrétiens, il faut aussi distinguer deux dates. L'église romaine et l'église orthodoxe ont fixé chacune de leur côté la date de Pâques.
Pour les occidentaux (catholiques et protestants), Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune qui suit le premier jour du printemps. Or, le printemps commence officiellement le 21 mars. C'est cette date que prend l'église comme référence. En réalité, le printemps commence le jour de l'équinoxe.
Les orthodoxes ne tiennent pas compte du calendrier grégorien mais du calendrier julien. Il y a donc un décalage de plusieurs jours : le printemps orthodoxe commence alors le 3 avril. D'autre part, l'église grecque fixe la pleine lune en fonction de calculs réalisés il y a plusieurs siècles et qui ne sont plus exacts. Il y a alors un second décalage: la pleine lune orthodoxe a lieu 4 ou 5 jours après la pleine lune réelle. L'église orthodoxe grecque utilise le calendrier julien pour Pâques mais le calendrier grégorien pour Noël (c'est donc le 25 décembre) alors que l'église orthodoxe russe utilise le calendrier julien : le Noël russe a donc lieu le 7 janvier.
Certaines années sont exceptionnelles, le hasard du calendrier nous fera fêter Pâques le même jours en 2007, 2010, 2011, 2014...

Pâque juive

A l'origine, il existait deux fêtes pour célébrer le printemps:
- le 'Hag Ha-Pessa'h : fête de l'agneau pascal. C'est une fête pastorale dont l'origine remonte au temps où le peuple hébreu était un peuple de nomades. Le rite du sang a une valeur importante: on prenait le sang de l'agneau pour oindre le pourtour des portes d'entrée de la tente ou de la cabane. C'était un rite de protection pour détourner les mauvais esprits et protéger ainsi la famille. Le mot pâque désignait ainsi la fête et aussi la bête que l'on sacrifiait et que l'on mangeait. Ce sacrifice était pratiqué au temps de Jésus mais ne l'est plus depuis la destruction du temple de Jérusalem en 70.
- le 'Hag Ha-Matsoth : fête du pain sans levain. C'est une fête agricole célébrée par un peuple sédentaire au début de la moisson. Le pain sans levain porte aussi le nom de pain azyme.

Dans un second temps, ces fêtes ont été associées à l'exode du peuple hébreu. A l'époque des pharaons, les Hébreux (ou plus exactement une partie d'entre eux) vivaient en esclavage en Egypte. L'exode représente la sortie d'Egypte, la libération du peuple hébreu.Dans la Torah, Dieu annonce le dizième fléau qui allait frapper les Egyptiens : le sang autour des portes était le signe qui allait lui permettre de reconnaître et d'épargner les Hébreux. La Pâque est donc devenue la célébration de la libération du peuple hébreu. C'est la traversée de la mer Rouge qui sépare le pays de la servitude de la terre promise. C'est le passage de l'esclavage à la liberté. C'est la renaissance du peuple d'Israël, comme le printemps est la renaissance du printemps. Pâque, c'est le triomphe de la liberté sur l'esclavage. Pâque, c'est la fête de la libération, la fête de la liberté.

Aujourd'hui, les Juifs font une célébration familiale le premier soir: c'est le Sédèr. Et si aujourd'hui, ils ne sacrifient plus l'agneau pascal, le pain sans levain et le vin occupent toujours une place essentielle. Pas question d'avoir du levain chez soi, et encore moins d'en manger, pendant les 7 jours qui suivent la célébration de Pâque. Sur la table, on réserve une coupe de vin au prophète Elie : c'est la Coss 'Eliyahou. Il tient un rôle particulier car l'Ancien testament raconte qu'il est monté au ciel (sur un char de feu...).
Il n'est donc pas mort. On peut croire à son retour qui marquera le signe d'une ère de paix et d'amour. Cette coupe est une façon de souhaiter la bienvenue à Elie, ou bien à son prochain.Traditionnellement, la porte d'entrée est ouverte ce soir là pour l'accueillir.

Pâques chrétiennes

Les chrétiens célèbrent, à Pâques, la mort et la résurrection de Jésus. Cela s'est passé autour de l'an 30. A cette époque, nombreux étaient les juifs qui allaient célébrer Pâques en pèlerinage à Jérusalem. Ils sacrifiaient l'agneau au temple puis le mangeaient en famille. Jésus fait, lui aussi, ce pèlerinage. Il semble avoir été accueilli en triomphe à Jérusalem. Cependant, son état d'esprit critique envers la religion établie lui attire les foudres du clergé. Il est alors jugé par un tribunal et condamné à être livré aux Romains... pour s'en débarrasser. A cette époque, le gouverneur romain s'appelait Ponce Pilate, homme qui avait la réputation de ne pas être un tendre. Il a fait crucifier Jésus, pour répondre aux souhaits de l'opinion publique, qui se range volontiers du côté de la tradition.
Les rédacteurs des Evangiles ont toujours été influencés par l'Ancien testament. A la Pâque juive s'est substituée la célébration de la Cène, le dernier repas que Jésus partage avec ses disciples, la veille de son arrestation. C'est devenu le principal rite chrétien. Cette cène est avant tout une allégorie. L'influence du rite juif est manifeste. Le pain et le vin étaient associés à Pâque avant la naissance de Jésus. A la coupe d'Elie s'est substituée la coupe de Jésus devenu l'agnus Dei qui prend la place de l'agneau pascal offert en sacrifice. Et l'ascension de Jésus ne peut que rappeler celle d'Elie...

Aujourd'hui, la mort de Jésus est célébrée le
Vendredi Saint. Et Jésus est ressuscité le troisième jour, c'est à dire le dimanche de Pâques (dans l'Antiquité le premier jour compte pour un jour). Le lundi de Pâques est férié dans certains pays et n'a aucune signification religieuse.

Quand Jésus est-il mort ? Les Evangiles se contredisent. Il n'est pas exclu que Jésus ait été crucifié quelques jours après la Pâque juive et non le jour même (comme l'atteste les trois premiers évangiles) ou la veille (comme le prétend le quatrième évangile). Non seulement chaque évangile présente une version différente des faits, mais encore certains passages ont été ajoutés par la suite: les derniers versets de l'évangile de Marc n'existent pas dans les premiers manuscrits et le dernier chapitre de l'évangile de Jean provient d'un autre auteur.Cependant, la vérité historique importe peu. Le nouveau Testament donne à la Pâque juive un nouveau sens. La lecture littérale de la Bible permet de croire que la résurrection est l'annonce d'une vie après la mort. La croix devient alors le signe du passage de la vie de servitude à une terre promise... au ciel. Mais il existe une autre lecture de la Bible. Il ne s'agit pas de prendre la résurrection de Jésus au sens propre mais au sens figuré, non au sens littéral mais au sens spirituel. Ce n'est pas le corps mais l'esprit de Jésus qui est vivant. Eternellement. La croix est le symbole de la résurrection : l'avènement d'une vie où règne l'esprit de fraternité. C'est le triomphe de l'amour sur l'égoïsme. C'est l'espérance d'une vie spirituelle. Ici et maintenant. Et cela dépend avant tout de notre volonté.

Pâques grecques

N'oublions pas que si le latin est la langue de l'église catholique, le grec est la langue du christianisme : le Nouveau testament a été rédigé en grec.Dans les pays occidentaux, la fête la plus importante de l'année, c'est Noël.En Grèce, c'est Pâques.


Et si en France, par exemple, on mange une dinde à Noël, en Grèce, on mange un agneau à Pâques. Notons que la dinde n'est pas un animal biblique alors que l'agneau est un animal symbolique de première importance. D'autre part, Noël est certes une fête chrétienne mais ne cherchez pas ce mot dans la Bible: il en est absent. En revanche, Pâques est d'une importance essentielle. On peut regretter que les églises ne fassent pas de Pâques une fête aussi importante que Noël.

L'arrivée du printemps est célébrée de multiples façons

Tous les peuples du monde célèbrent à leur façon la venue du printemps. A travers les ans, on a vu naître plusieurs coutumes et traditions. Quand les gens immigrent, leurs traditions sont souvent intégrées aux coutumes de leur pays d'adoption.

Les œufs de Pâques (Pysanky)

Les œufs de Pâques sont une tradition très ancienne. L'œuf est tout naturellement le symbole de la fécondité de la nature, le symbole d'une nouvelle vie.Donner des oeufs en cadeau à Pâques ou pour célébrer l'arrivée du printemps, est une tradition installée depuis des centaines d'années. Dans plusieurs pays du monde, on peint et on décore les oeufs de Pâques. Dans certains pays, la décoration des oeufs est considéré comme un art. L'œuf a aussi sa place sur la table du Sédèr, la célébration de la Pâque juive.

Le Lapin

Le lapin de Pâques doit son origine à une ancienne culture orientale. A l'origine, c'était un lièvre de Pâques. Les lapins étant très prolifiques, ce symbole en est un d'abondance. C'est en Allemagne qu'on associa pour la première fois le lapin de Pâques avec les oeufs de Pâques pour célébrer le printemps.Les enfants fabriquaient des nids de feuilles, de mousse ou d'herbe et les plaçaient dans le jardin. Ils croyaient que durant la nuit de Pâques, le lapin remplirait les nids d'oeufs multicolores.

Au Texas, les gens continuent une autre tradition allemande, les feux de Pâques. Ils croient que le lapin de Pâques fait brûler les fleurs sauvages pour obtenir la teinture avec laquelle il peint les oeufs.

La coutume d'offrir des oeufs ou des lapins en chocolat est, quand à elle, d'origine commerciale.
Pâques a également donné son nom à un prénom, Pascal, à une île, l'île de Pâques, découverte le jour du même nom... et à une fleur : la pâquerette qui fleurit à Pâques.

La pâquerette, la fleur de Pâques (Ostara, déesse pascale)

Ce nom n'a rien de juif ou de chrétien: il est profondément païen.Au printemps, les habitants des pays germaniques avaient l'habitude de célébrer la déesse de la fécondité, dont le nom germanique était Ostara. Elle symbolisait également le lever du soleil, d'où son nom, de la même origine que east (est). Le soleil se lève en effet à l'est. Avril représentait le mois d'Ostara et la pâquerette fleurit à Pâques


SOURCE :
la vie en poésie

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