Le tapa de Wallis et Futuna

Lafi futunien

Collection

Art et collections - Galerie Alain Brianchon

10, rue Auguste Brun . Quartier Latin . Nouméa . Nouvelle-Calédonie
tél : (00 687) 28 49 09 - e-mail :
alain-brianchon@caramail.com



" Tapa " est le nom sous lequel on désigne couramment l’étoffe fabriquée à partir de la sous-écorce (ou liber) du mûrier à papier, arbuste appelé scientifiquement " broussonetia papyrifera " ou "tutu" en langue vernaculaire.Il existe différentes sortes de tapa, tantôt de petite dimension (moins d’un mètre sur quelques dizaines de centimètres), tantôt de dimension respectable (cinquante mètres, voire plus, sur deux ou trois mètres de largeur). Suivant sa destination, il peut être amidonné et porte alors des noms différents. Le " lafi ", toujours de dimension limitée, a un usage essentiellement décoratif et peut être porté comme vêtement les jours de fête. Le " Gatu " à Wallis ou " Siapo " à Futuna, a des dimensions plus importantes : c’est un cadeau traditionnel apprécié dans les grandes circonstances (mariages) ; il sert également de couverture ou de linceul. ........ Au dernier stade de la fabrication, le " tapa " est teinté, dessiné à main levée ou, pour ceux de plus grandes dimensions, à l’aide de matrices végétales enduites de colorants (presque exclusivement d’origine végétale). A Futuna, la couleur noire est la seule utilisée tandis que deux couleurs sont généralement employées à Wallis. Le graphisme, différent de celui de Futuna, est le plus souvent figuratif et allie représentations de la vie terrestre et de la faune marine.

"Sa fabrication réservée est aux femmes, nécessite quelques connaissances spéciales et surtout un travail qui, s'il n'est pas pénible, n'en est pas moins long.

Le tapa est fait avec l'écorce d'un arbre dont le nom scientifique est Broussonetia papyrifera. La matière végétale est battue puis amidonnée pour donner une bande, la laututu. la dimension d'un tapa dépend du nombre de bandes coléees ensemble (avec de la colle à base de manioc).
Les couleurs ont également une couleur végétale.
Le noir est fourni par le fruit du tui-tui (le bancoulier). Les bancouls sont suits dans l'eau bouillante, trempés dans l'eau froide pendant vingt-quatre heures, puis sont cassés. Les graines sont enfilées par dizaines sur des fibres de cocotier est mis à sécher au soleil. Les brochettes sont introduites dans un four rudimentaire, sous une pierre volcanique ayant subi une préparation spéciale, la suie se dépose sur cette pierre qui est raclée délicatement.
Le jaune provient soit de la farine d'un tubercule (ago), soit de la racine du nonu.
Le rouge du rocouyer (loa-loa).
le brun est préparé à partir de l'écorce de tui-tui
Le marron à partir de l'écorce de koka, ces écorces étant rapées avec un coquillage.
Le fruit du sea, petite boule brune, donne les vernis. Il est mâché, craché dans un récipient puis couvert d'eau. La macération dure vingt quatre heures, puis on passe le tout : c'est le vernis auquel sont mélangées les différentes couleurs.


extrait du livre Wallis et Futuna de Philippe Godard, (Editions à l'enseigne du rayon vert, éditions d'art calédoniennes - Nouméa - 1991)"


J'ai eu la chance de faire un séjour professionnel à Wallis et Futuna, et de voir la fabrication d'un tapa, je souhaite à tous, un jour de pouvoir rendre visite à nos frères et soeurs français du bout du monde.

Références :

Aspect de la vie quotidienne à Wallis et Futuna

Notre vie à Futuna

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